Il existe une règle non écrite au cinéma voulant que les bons l’emportent toujours, ce qui, avouons-le, n’est pas très réaliste. Rares sont les films qui osent briser ce tabou, mais c’est le cas de ces dix longs-métrages où, pour une fois, ce sont les méchants qui gagnent à la fin.
Avertissement : ce texte contient plusieurs spoilers.
Peur primale (v.o. : Primal Fear)
Crédit photo: Paramount Pictures
Accusé du meurtre sordide d’un évêque, Aaron, un servant de messe bègue, réussira à berner avocats, psychiatres et membres du jury, en leur faisant croire qu’il souffre de personnalités multiples. Le manipulateur échappera à la justice et sera envoyé dans un hôpital psychiatrique, d’où il sera libéré moins de 30 jours plus tard.
Arlington Road
Crédit photo: Screen Gems
Lorsqu’un professeur d’histoire s’aperçoit que ses nouveaux voisins sont des terroristes, non seulement ne parvient-il pas à stopper l’attentat que ceux-ci planifient, mais ironiquement, il finira par transporter la bombe à son insu dans un édifice gouvernemental, portant ainsi l’odieuse responsabilité du crime…
Le bébé de Rosemary (v.o. : Rosemary’s Baby)
Crédit photo: Paramount Pictures
Violée par le Diable lui-même et surveillée de près par ses voisins et son mari, membres d’une secte sataniste, la pauvre Rosemary accouche d’un démon, mais comme son instinct maternel se révèle plus fort que tout, elle décide de prendre soin du petit antéchrist plutôt que le tuer. Pas très catholique comme fin!
Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme (v.o. : No Country for Old Men)
Crédit photo: Miramax Films
Dans un policier, si un homme découvre une valise contenant deux millions de dollars sur les lieux d’une transaction de drogue ayant mal tournée, il finit habituellement par échapper aux bandits avec le magot, mais dans ce film des frères Coen, le psychopathe Anton Chigurh récupèrera son argent, et assassinera le héros.
Décadence (v.o. : Saw)
Crédit photo: Lionsgate Films
D’une grande intelligence, John Kramer, un tueur en série mieux connu sous le nom de Jigsaw, finit toujours par remporter les jeux mortels auxquels il force ses victimes, pas si innocentes, à participer. Même mort, les terribles machinations que ce génie a mises en place continueront son œuvre meurtrière en toute impunité.
L’invasion des profanateurs (v.o. : Invasion of the Body Snatchers)
Crédit photo: United Artists
Règle générale, quand les extraterrestres tentent d’envahir la Terre dans un film, on peut toujours compter sur Will Smith, Bruce Willis ou Tom Cruise pour sauver l’humanité à la toute dernière minute, mais dans ce classique de 1978, les envahisseurs parviennent à leurs fins pour une fois, et nous anéantissent.
L’Homme qui voulait savoir (v.o. : Spoorloos)
Crédit photo: Argos Films
Depuis que sa copine a été enlevée il y a trois ans, Rex Hofman consacre toutes ses énergies à découvrir ce qui lui est arrivé. Lorsque le ravisseur lui propose de lui révéler la vérité, le jeune homme finira enterré vivant, comme sa petite amie. On se demande bien pourquoi le remake américain a modifié cette finale magistrale.
Le Silence des agneaux (v.o. : The Silence of the Lambs)
Crédit photo: Orion Pictures
Bien sûr, l’agente du FBI Clarice Starling réussit à mettre la main sur Buffalo Bill et à empêcher le meurtre de la fille du sénateur, mais son enquête permettra à un bien pire vilain de s’évader, comme le prouve la dernière scène du Silence des agneaux, où Hannibal Lecter s’en va manger son psychiatre, avec un bon chianti.
Sept (v.o. : Seven)
Crédit photo: New Line Cinema
John Doe a une façon bien particulière de punir les sept pêchés capitaux, et lorsqu’il est abattu par le policier symbolisant la colère à la toute fin du film culte de David Fincher, sa mort, loin de représenter une défaite, constitue plutôt une victoire morale écrasante, et le point final sanglant d’un sermon minutieusement planifié.
Brazil
Crédit photo: Universal Pictures
Alors que Sam Lowry pense s’être évadé de la salle de torture où il est emprisonné, la caméra recule, et laisse voir que le happy ending se passe uniquement dans la tête du héros, qui, toujours attaché sur sa chaise, arbore le sourire d’un lobotomisé. Dire que les studios se sont battus pour que Terry Gilliam retire cette scène inoubliable du film!